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Han d’Islande

  • Catégorie: Romans
  • Auteur: Victor Hugo
  • Date: 1823
  • Type de fichier: PDF
  • Licence: Texte libre de droits
  • Pages: 256
  • Taille de fichier: 565 KO

Télécharger et lire gratuitement ce livre intitulé Han d’Islande sous format , écrit par Victor Hugo en 1823.

Description de livre:

Roman de jeunesse avec une réflexion sur la peine de mort.

Extrait du livre :

—Les mineurs sont des fous, repartit le pêcheur. Pour vivre, le poisson ne doit pas sortir de l’eau, l’homme ne
doit pas entrer en terre.
—Mais, demanda un jeune homme dans la foule, si le travail des mines était nécessaire à Gill Stadt pour
obtenir sa fiancée?…
—Il ne faut jamais exposer sa vie, interrompit Olly, pour des affections qui sont loin de la valoir et de la
remplir. Le beau lit de noces en effet que Gill a gagné pour sa Guth.
—Cette jeune femme, demanda un autre curieux, s’est donc noyée en désespoir de la mort de ce jeune
homme?
—Qui dit cela? s’écria d’une voix forte un soldat qui venait de fendre la presse. Cette jeune fille, que je
connais bien, était en effet fiancée à un jeune mineur écrasé dernièrement par un éclat de rocher dans les
galeries souterraines de Storwaadsgrube, près Roeraas; mais elle était aussi la maîtresse d’un de mes
camarades; et comme avant-hier elle voulut s’introduire à Munckholm furtivement pour y célébrer avec son
amant la mort de son fiancé, la barque qui la portait chavira sur un écueil, et elle s’est noyée.
Un bruit confus de voix s’éleva:—Impossible, seigneur soldat, criaient les vieilles femmes; les jeunes se
taisaient; et le voisin Niels rappelait malignement au pêcheur Braal sa grave sentence: «Voilà où conduit
l’amour!»
Le militaire allait se fâcher sérieusement contre ses contradicteurs femelles; il les avait déjà appelées vieilles
sorcières de la grotte de Quiragoth, et elles n’étaient pas disposées à endurer patiemment une si grave insulte,
quand une voix aigre et impérieuse, criant paix, paix, radoteuses! vint mettre fin au débat. Tout se tut, comme
lorsque le cri subit d’un coq s’élève parmi les glapissements des poules.
Avant de raconter le reste de la scène, il n’est peut-être pas inutile de décrire le lieu où elle se passait;
c’était—le lecteur l’a sans doute déjà deviné—dans, un de ces édifices lugubres que la pitié publique et la
prévoyance sociale consacrent aux cadavres inconnus, dernier asile de morts qui la plupart ont vécu
malheureux; où se pressent le curieux indifférent, l’observateur morose ou bienveillant, et souvent des amis,
des parents éplorés, à qui une longue et insupportable inquiétude n’a plus laissé qu’une lamentable espérance.
A l’époque déjà loin de nous, et dans le pays peu civilisé où j’ai transporté mon lecteur, on n’avait point encore
imaginé, comme dans nos villes de boue et d’or, de faire de ces lieux de dépôt des monuments ingénieusement
sinistres et élégamment funèbres. Le jour n’y descendait pas à travers une ouverture de forme tumulaire, le
long d’une voûte artistement sculptée, sur des espèces de couches où l’on semble avoir voulu laisser aux morts
quelques-unes des commodités de la vie, et où l’oreiller est marqué comme pour le sommeil. Si la porte du
gardien s’entr’ouvrait, l’oeil, fatigué par des cadavres nus et hideux, n’avait pas, comme aujourd’hui, le plaisir
de se reposer sur des meubles élégants et des enfants joyeux. La mort était là dans toute sa laideur, dans toute
son horreur; et l’on n’avait point encore essayé de parer son squelette décharné de pompons et de rubans.
La salle où se trouvaient nos interlocuteurs était spacieuse et obscure, ce qui la faisait paraître plus spacieuse
encore; elle ne recevait de jour que par la porte carrée et basse qui s’ouvrait sur le port de Drontheim, et une
ouverture grossièrement pratiquée dans le plafond, d’où une lumière blanche et terne tombait avec la pluie, la
grêle ou la neige, selon le temps, sur les cadavres couchés directement au-dessous. Cette salle était divisée
dans sa largeur par une balustrade de fer à hauteur d’appui. Le public pénétrait dans la première partie par la
porte carrée; on voyait dans la seconde six longues dalles de granit noir, disposées de front et parallèlement.
Une petite porte latérale servait, dans chaque section, d’entrée au gardien et à son aide, dont le logement
remplissait les derrières de l’édifice, adossé à la mer. Le mineur et sa fiancée occupaient deux des lits de
granit; la décomposition s’annonçait dans le corps de la jeune fille par les larges taches bleues et pourprées qui
couraient le long de ses membres sur la place des vaisseaux sanguins. Les traits de Gill paraissaient durs et Han d’Islande
Han D’Islande 8

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